L‛anarchisme est une branche du socialisme/communisme qui considère que l‛État ne fait pas partie des solutions, mais du problème. Les anarchistes sont contre l‛État en même temps qu‛ils sont contre le capitalisme. Tandis que les marxistes sont généralement partisans d‛une « période de transition » (c‛est-à-dire une dictature du prolétariat et une prise de commande de l‛appareil d‛État dans le but d‛imposer le communisme), les anarchistes combattent dès aujourd‛hui aussi bien le capitalisme que l‛État. Ils cherchent à établir le communisme, l‛égalité économique et sociale, et veulent socialiser les moyens de production. Ils professent que pour cela l‛État n‛est pas un outil « neutre » que l‛on pourrait employer pour atteindre cet objectif, mais intrinsèquement un instrument de la classe bourgeoise. Le communisme ne peut être obtenu par une dictature, fût-ce celle du prolétariat. C‛est ainsi que le but des anarchistes est généralement qualifié de « communisme libertaire », ce qui les distingue du « communisme autoritaire » des léninistes. Dans cette société socialiste future, les communautés humaines seraient organisées de façon fédéraliste, du bas vers le haut, ne déléguant à un échelon supérieur leur pouvoir que si nécessaire.
                  Les anarchistes ne sont pas structurés en partis. Il existe -et a existé, au fil de la longue histoire du mouvement anarchiste- une multitude de groupes, collectifs, associations, syndicats, fédérations, revues, maisons d‛édition se revendiquant de l‛anarchisme. Cette profusion amène également une large variété d‛analyses, de stratégies, de tactiques et de moyens d‛actions. On distingue donc plusieurs tendances au sein de l‛anarchisme, telles que l‛anarcho-syndicalisme, qui théorise l‛implication sur les lieux de travail, ou l‛insurrectionnalisme qui promeut l‛implication dans les mouvements sociaux et l‛organisation informelle et affinitaire. Mais il y en a bien d‛autres, on peut difficilement résumer l‛anarchisme en quelques lignes.
              Dans sa diversité, l‛anarchisme offre des pistes pour une autre façon de faire de la politique. Car ce qu‛on peut retenir de l‛anarchisme, c‛est le refus de séparer la fin des moyens.

Nicolas Bonanni